Du présentiel à la Classe Virtuelle : retour sur une transformation pleine de promesses.
A l’IFCAM, avant la crise sanitaire, plus de 50% de nos formations étaient déjà jouées en distanciel. Il a malgré tout fallu basculer un nombre significatif de formations en présentiel en format distanciel, et notamment en classe virtuelle, modalité qui s’est répandue comme une trainée de poudre pendant cette période.
Nous nous proposons de vous raconter l’expérience singulière que nous avons vécue pour se transformer à cette très grande vitesse, et comme jamais nous ne l’aurions imaginé avant le confinement.
Se transformer à grande vitesse pour répondre aux enjeux de développement des compétences des apprenants.
Quelques tâtonnements et hésitations tout d’abord nous font tester des outils de réunions à distance, (Zoom, Google Meet, Ms Teams…) et des véritables outils de classes virtuelles, tel Adobe Connect que nous utilisions déjà, avec des fonctionnalités avancées, voire complexes pour nous permettre de déployer massivement nos dispositifs de formation.
Nous avons également été confrontés aux problèmes de sécurité informatique dans un mouvement de balancier de type « Stop & go », on y va ? on n’y va pas ? Mesurer les risques rapidement, tout en répondant aux contraintes de temps serrés. Une fois ces sujets clos, nous assurer que nos outils sont performants … et surtout que nous sommes collectivement en capacité de les prendre en mains, de nous les approprier, et de les maîtriser parfaitement. De nouvelles compétences outils à acquérir, nous nous formons, nous nous auto-formons, nous testons, nous apprenons, nous faisons des erreurs, nous nous épaulons pour poursuivre coûte que coûte. Et nous félicitons.
Des centaines de classes virtuelles ont ainsi été organisées pour la montée en compétences des formateurs, permettant la transformation de nos formations présentielles en classe virtuelles. Nous avons organisé des centaines de classes virtuelles par mois jusqu’en septembre, une montée en puissance en seulement quelques semaines.
Pour industrialiser cette organisation, nous avons eu à identifier des outils d’inscriptions, de planifications, réviser nos systèmes d’évaluation, avec toujours la contrainte de répondre aux exigences du législateur, cette fois-ci du fait de notre marché de la formation réglementée, qui connaît une succession de réformes toujours plus exigeantes. L’IFCAM, ne faillit pas et se conforme à ces exigences sans plier avec un objectif : la qualité.
L’IFCAM expérimente les principes de l’organisation apprenante
Un système apprenant s’est mis en mouvement comme jamais nous ne l’avions vécu jusqu’à présent.
Car dans notre système nous embarquons du monde, nous salariés, nos formateurs, Form’Acteurs, prestataires pédagogiques, partenaires de longue date ou plus récents car leurs compétences nous conduisent vers le cap de cette transformation digitale de grande ampleur. Tout cela aux services de nos apprenants, de nos adhérents et clients, ou commanditaires. Tous en attente forte que nous réussissions ensemble.
Cette transformation profonde est l’opportunité de réfléchir et mettre en œuvre ces principes apportés par les travaux autour de l’Organisation Apprenante. Mettre en œuvre de manière concrète ces concepts sur le terrain vise à rendre l’organisation flexible, adaptable et en capacité à mieux réagir face à ces changements structurels.
Embarquer et former l’ensemble de notre communauté de formateurs sur un même référentiel de compétences.
Nos formateurs sont le pivot de la réussite de notre transformation. Qu’ils soient professionnels de l’animation ou formateurs occasionnels, notre objectif est de les rendre compétents à former à distance au moyen d’un outil de classe virtuelle, sur deux champs de compétences : la maîtrise de l’outil, et la posture singulière de former un groupe à distance en synchrone.
Ainsi nous déployons en masse les programmes en très grands ou tous petits groupes :
– Un webinar pour découvrir le format classe virtuelle,
– Une classe virtuelle pour former aux techniques d’animation à distance,
– Une classe virtuelle pour former à la prise en main de l’outil Adobe Connect,
– Une classe virtuelle pour maîtriser des fonctionnalités avancées d’Abode Connect nous permettant d’enregistrer des classes modèles, de composer des sous-groupes et faire travailler nos apprenants à 2, 3 ou 4 personnes sur des mises en situation.
– Des prises en main des bagages transformés.
Nous nous lançons dès fin mai dans ce gigantesque plan de formation qui durera quelques semaines seulement :
Au 10 Septembre, nous avions formés ou étions en cours de former plus de 500 personnes, soit plus de 1000 inscriptions sur des dispositifs adaptés aux compétences recensées en amont du projet et des compétences cibles à acquérir de juin à septembre au plus tard. Nous avons déployé des dizaines de sessions, accompagné les résistances au changement d’une partie d’entre eux et révélé des prises de conscience sur ce qu’offre ce mode de diffusion de la formation, restée en marge jusqu’à présent. Nous avons assisté chacun d’eux pour les aider à pallier aux problèmes techniques des outils digitaux et leur permettre de se familiariser à eux. Les « erreurs » de manipulation ont fait l’objet de notre attention aussi. La peur de la défaillance des outils face à une dizaine de participants est une peur viscérale de tout animateur face à son public, qui risque de lui faire rapidement perdre ses moyens.
Cette transformation impacte les postures de formateur. S’adresser à un public en live en tant que formateur face à un petit écran ne relève pas de la même posture que de s’adresser à un public face à soi. Tous les liens mentaux, émotionnels, corporels en présentiel qui permettent au formateur de collecter des signes subtils, s’il fait fausse route, en classe virtuelle risquent de lui échapper. En terme de posture, le formateur se doit de renforcer ses compétences pour mieux positionner sa voix, ses regards, capter l’attention, générer de l’empathie et un climat favorable aux apprentissages.
Des premiers retours encourageants
Nos formateurs ont déployé des formations à distance dans cette période et les premiers retours sont très encourageants ! Cette période confinement et crise sanitaire marque une transformation profonde vers encore plus de mix-Learning et de classes virtuelles, et de modèle d’hybridation des formations. Nous expérimentons tous ensemble, formateurs, apprenants et commanditaires ces nouvelles modalités et outils pédagogiques. Nous intégrons que la formation peut aussi se faire plus massivement de cette manière-là, et que nous en tirons de nombreux bénéfices.
Nous vous partageons ce retour d’expérience d’Isabelle et Florence qui ont relevé le défi d’animer la formation « Les fondamentaux du prêt immobilier » en classe virtuelle sur 2 jours. Cette formation du parcours DCI dont la durée nous est réglementairement imposée, est habituellement animée en présentiel. Le challenge était donc de conserver la même durée mais de l’animer en classe virtuelle.
Isabelle et Florence ont apprécié cette expérience d’animation « Même si le présentiel reste la situation la plus favorable et la plus efficiente sur le plan pédagogique, je trouve parfaitement jouable la configuration en salle virtuelle. Les stagiaires sont restés concentrés et nous avons eu de nombreux échanges avec eux. Moi aussi j’ai été agréablement surprise de leur appréciation positive du déroulement du stage (diaporamas, exercices, sondages, ateliers) dans cette configuration à distance. Cela m’encourage à améliorer cette animation dans ce nouveau cadre ».
Côté participants, malgré une petite préférence pour une formation en présentiel au vu de la complexité du sujet et quelques coupures pénalisantes pour certains, ils ont trouvé cette modalité ludique, pratique et ont particulièrement apprécié les travaux en sous-groupe « c’est un moment de calme pendant lequel nous pouvons travailler avec efficacité et bénéficier de l’expérience de nos collègues ».
Et la suite ?
Nos travaux nous amènent à avoir une approche systémique de la situation dans une logique d’organisation apprenante, à grande échelle car au-delà de l’IFCAM, notre écosystème compte aussi les apprenants, les formateurs, nos adhérents ; et clients. Des centaines de milliers de personnes.
Nous comptons capitaliser sur cette expérience en continuant d’acculturer nos apprenants à se former, à apprendre à apprendre, compétence clé identifiée dans le référentiel des compétences du 21° siècle.
Notre expérience nous apprend que nos apprenants doivent monter en compétences pour être demain en capacité de s’auto dépanner sur les problèmes technico-humains qu’ils vont rencontrer en se connectant à distance : choisir le bon navigateur, vider les caches mémoires où se logent les cookies, etc. Les apprenants doivent aussi apprendre à développer leurs compétences transversales spécifiques aux classes virtuelles : Se connecter quinze minutes avant le début de la formation, savoir prendre la parole à distance, la laisser aux autres, tchater en alternative d’échanges verbaux, bien sûr apprendre à se concentrer etc…
Cette expérience confirme également que, si l’outil de classe virtuelle est puissant et peut être utilisé dans bien plus de situations qu’imaginé auparavant, c’est un outil parmi d’autres qui doit rester au service d’un objectif pédagogique.
Plus globalement, et parce que cela s’inscrit dans l’air du temps et dans l’esprit des réformes successives de la formation, nous aurons à développer notre autonomie pour apprendre, à nous assurer nous-mêmes de notre assiduité, à nous auto-motiver pour finaliser un parcours pédagogique jusqu’à l’obtention de badges, certifications, accréditations ou diplômes pour acquérir ces compétences cibles pendant la formation qui serviront demain notre employabilité sur un marché du travail exigeant et qui ne cesse d’évoluer avec l’apparition de nouveaux métiers.
Isabelle Holie, Responsable des Achats Pédagogiques
Une transformation très intense dans sa mise en œuvre. Une mobilisation de tous dans un temps court avec des ressources parfois insuffisantes. Pour autant de très beaux résultats et une conclusion à méditer dans le cadre d'une approche systémique de la situation et dans une démarche d’organisation apprenante. Apprendre à apprendre ; développer notre autonomie, notre auto-motivation pour finaliser un parcours pédagogique jusqu’à l’obtention de badges, certifications, accréditations ou diplômes. Acquérir les compétences cibles pendant la formation qui serviront demain notre employabilité sur un marché du travail exigeant et qui ne cesse d’évoluer avec l’apparition de nouveaux métiers. Bravo, allons y "chemin faisant" et avec énergie.