pédagogie décalée - murmurer à l'oreille des chevaux

Murmurer à l’oreille des chevaux : une pédagogie décalée !

« Murmurer à l’oreille des chevaux »… une pédagogie décalée très efficace pour appréhender ses modes de fonctionnement et développer des relations de confiance au sein d’une équipe. Nous arrivons, un matin frais et ensoleillé, dans les Ecuries de Mortefontaine pour une formation d’équipe…

Optimiser le fonctionnement d’équipe et le travail sur soi grâce à une pédagogie unique

Murmurer à l’oreille des chevaux : une pédagogie décalée !

Au préalable, il nous a été annoncé que nous allions suivre une formation permettant de partager une expérience marquante dans un contexte hors du quotidien pour travailler sur soi et optimiser notre fonctionnement d’équipe. Avec une consigne à respecter : venir chaudement vêtus car nous allions passer la journée dehors en grande proximité avec des chevaux !

C’est donc plein d’enthousiasme mais aussi d’interrogations que nous démarrons la journée.

Avant toute chose, nous avons droit à des éléments d’information sur les chevaux. Je retiens les suivantes :

.Le cheval est une proie qui a 55 millions d’année d’existence sur terre. Il est domestiqué par l’homme depuis 5 000 ans, mais à l’état sauvage, il vit en troupeau. Son système social est basé sur des règles de coopération et de relation qui permettent à chaque membre du troupeau de prendre sa place dans le groupe (en tant que référent ou expert en besoins vitaux). Le troupeau développe ainsi une stratégie de coopération s’appuyant sur les points forts de chacun pour assurer la survie collective (à l’opposé d’un prédateur qui développe une stratégie du plus fort en mode hiérarchique).

.Le cheval est expert en communication non verbale. Il fonctionne sans affectivité vis-à-vis de l’homme. Il est dans la spontanéité et l’authenticité. Il ne triche pas. Il est pour nous un miroir objectif qui révèle les intentions sous-jacentes de nos comportements.

.Le cheval est expert en relations d’influence. Pour entrer en communication avec lui, nous devons opérer sur son terrain, et rentrer dans une logique de rapport de position, d’écoute et de coopération.

Il semble donc qu’on ait beaucoup à apprendre aux côtés du cheval, en particulier la nécessité de se faire respecter sans se faire craindre, la nécessité d’assumer ses responsabilités pour garder la confiance de l’autre ainsi que l’importance de la vigilance et de l’intention dans la communication !

Puis, nous découvrons les objectifs de notre formation qui sont les suivants :

.Appréhender ses modes de fonctionnement et celui de ses collègues pour mieux communiquer et collaborer dans le respect et l’efficacité,

.Développer des relations de confiance : oser se dire les choses sans crainte ni agressivité, accueillir un point de vue différent dans l’écoute et l’ouverture,

.Prendre sa place et entretenir des relations de parité au service d’un projet commun

.Développer l’entraide et la solidarité pour favoriser des logiques de coopération et contribuer chacun à la réussite collective du projet commun.

La journée s’annonce donc dense, mais surtout très active, puisque nous allons être en mouvement et en action tout le temps avec la complicité des chevaux avec un programme en deux temps :

  1. Le matin : des mises en situation individuelles avec un cheval (suivies de debriefings individuels et collectifs) pour diagnostiquer nos aptitudes naturelles à communiquer et influencer, et nos aptitudes à « faire bouger l’autre », à le faire adhérer et à réaliser un projet ensemble
  2. L’après-midi : des mises en situation en binôme et en groupe avec un ou des chevaux (suivies de debriefings individuels et collectifs) pour créer les conditions favorables à la coopération, relever un défi ensemble, et réaliser un projet collectif en co-création.

 

La formation commence par des mises en situation individuelles…

Après quelques exercices de mise en confiance avec les chevaux (les observer dans le rond de longe*, puis s’approcher d’un cheval les yeux bandés pour sentir sa présence et son énergie), nous sommes confrontés à la première mise en situation individuelle : le cheval est en liberté dans le rond de longe – la consigne : le mettre en mouvement.

Chacun essaie à sa manière, en s’approchant, cajolant, criant, faisant des grands gestes, pour essayer d’attirer son attention mais le cheval daigne à peine nous regarder ! … pour moi c’est un échec total, la journée va être longue !

Deuxième mise en situation individuelle : le cheval est en liberté dans le rond de longe – la consigne : rester au milieu du rond de longe, et sans toucher le cheval, le mettre en mouvement et lui faire faire un tour complet.

Cette fois-ci, j’essaie quelque chose de nouveau sur l’idée de montrer l’exemple et donner envie. Je fais des grands gestes et parviens à attirer son attention, puis je me mets à courir en rond en lui envoyant de l’énergie et oh magie, il se met à longer les barrières au petit trop… !

Murmurer à l’oreille des chevaux : une pédagogie décalée !

Après ces premières frustrations et émotions, et le partage de premières idées sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, les formatrices coachs nous font (enfin) une démonstration très impressionnante de la manière d’établir une relation d’influence avec le cheval, qui passe par 4 actions fondamentales : mettre le cheval en mouvement, faire respecter les espaces, donner la direction et décider de l’allure.

Puis nous découvrons les enseignements clés pour y parvenir :

.Etre à l’aise et calme dans son attitude générale
.Observer finement (les signaux forts et les signaux faibles)
.Capter l’attention
.Formuler clairement ses demandes : être porteur de son intention, ne pas laisser place au doute
.Répondre aux questions
.Demander avec progressivité : ajuster ses niveaux d’intention en fonction de ses demandes et de la répétition des demandes, sans crainte ni agressivité
.Céder dès la réponse initiée, c’est-à-dire laisser le temps de la réponse avant de redemander, ne pas sur-solliciter.
.Et enfin, lâcher-prise après les réponses obtenues.

A la relecture de ces enseignements, il est facile de faire le lien avec l’entreprise, le fonctionnement d’une équipe, la posture de manager et/ou les relations transversales…

Vient le dernier exercice de la matinée où chacun met en pratique ces enseignements… et ça marche ! Je réussis à capter son attention, le mettre en mouvement, lui faire faire demi-tour, le mettre au trot tout ça à distance, avec intention, présence, énergie, cohérence d’action. C’est incroyable ! Le moment le plus émouvant est le lâcher prise : après l’exercice, il s’agit de s’agenouiller au milieu du rond de longe et se relâcher complètement et de ne plus rien attendre du cheval… et là, c’est magique, le cheval s’approche jusqu’à venir me souffler dans le cou et à bailler pour montrer qu’il m’a accepté comme référent et qu’il est du coup totalement en confiance et relâché !

Murmurer à l’oreille des chevaux : une pédagogie décalée !

Me voilà désormais en pleine confiance dans mes capacités, pleine d’enthousiasme…
Je murmure à l’oreille des chevaux !

Qu’est-ce que je retiens de cette première matinée ?

Des émotions très fortes qui ont favorisé la prise de conscience ; l’importance de l’intention dans la relation ; l’importance de l’énergie et de l’écoute et la nécessaire progressivité des demandes. Cela résonne en moi par rapport à des situations professionnelles actuelles…

 

Nous continuons notre formation l’après-midi avec de nouveaux ateliers

Après un déjeuner copieux et convivial au coin d’un bon feu de bois, nous entamons les travaux de l’après-midi.

La première mise en situation de l’après-midi est un exercice en binôme avec un nouveau cheval. Les consignes sont les suivantes : mettre le cheval en mouvement, lui faire respecter les espaces, le faire changer de direction, le faire passer au trot puis le faire passer entre 2 plots, mais en s’organisant à deux dans le rond de longe. Et là c’est la douche froide !!! Force est de constater que c’est beaucoup plus difficile de faire adhérer le cheval à notre projet à deux, que ce ne l’était en individuel… Néanmoins à force de répétition, de motivation, d’encouragement et de feedback des formatrices/coachs, nous y parvenons….

La deuxième mise en situation est un exercice en groupe. Nous disposons d’1h à 4 pour définir notre projet, nous répartir les rôles (un coach qui reste en dehors du rond de longe, trois personnes dans le rond de longe dont une qui a les yeux bandés, et une autre qui lui sert de guide), et le mettre en œuvre avec le cheval.

Forts de nos succès précédents, nous optons pour le projet suivant : une personne met en mouvement le cheval et lui fait respecter son espace, la personne aux yeux bandés le fait changer de direction (avec l’aide et le soutien de son guide), puis la troisième personne le met au trot et le fait passer entre deux plots, enfin, lâcher prise collectif pour faire en sorte que le cheval vienne souffler dans le cou de la personne qui a les yeux bandés. C’est ambitieux !

Après nous être répartis les rôles, nous démarrons la mise en situation. Pour ma part, je joue le rôle de coach et je reste donc en dehors du rond de longe à observer l’action qui s’y déroule et à donner des conseils à chaque membre de l’équipe.

Murmurer à l’oreille des chevaux : une pédagogie décalée !

Naturellement, les choses ne se déroulent pas tout-à-fait comme prévu, mais à force d’engagement, de persévérance, d’entraide, de coopération, de feedback, de dialogue entre nous, nous parvenons collectivement à établir une relation d’influence avec le cheval et à lui faire faire ce que nous avions prévu… !! Quelle satisfaction…

Pour finir la journée, nous entamons une séance de debriefing collectif sur les enseignements que nous tirons à titre individuel et à titre collectif de cette formation, et formulons explicitement des engagements individuels et collectifs pour la suite.

Qu’est-ce que je retiens de cet après-midi ?

L’importance de l’adhésion de chaque membre de l’équipe aux objectifs collectifs ; la nécessité de mettre en adéquation les objectifs individuels avec les objectifs collectifs et d’aligner les intentions individuels au service du projet commun; l’intérêt de s’appuyer sur les points forts des uns et des autres pour une équipe performante ; le nécessaire dialogue entre les parties prenantes ; le rôle essentiel du « chef d’orchestre » qui est garant du projet dans son ensemble, cadre, est attentif à chacun et au collectif , met en cohérence, donne du feedback…

 

Ce qu’il faut retenir de cette « pédagogie décalée »

Avons-nous atteint nos objectifs à l’issue de la formation ?
Est-ce que la formation a été efficace ?

Je dirais que oui !

Ce fut un moment fort et intense, un « temps à part », et surtout une expérience marquante partagée par tous les membres de l’équipe, à laquelle nous faisons désormais référence dans notre quotidien professionnel.

Au niveau individuel, les prises de consciences ont été fortes, et au niveau collectif, l’équipe fonctionne beaucoup mieux avec une communication plus fluide entre chacun depuis cette formation. Il y a plus de sérénité et plus de complicité.

Bien sûr, comme toute formation, il faut du temps pour ancrer les apprentissages, il faut y revenir, faire un travail sur soi au quotidien, et se rappeler régulièrement nos engagements collectifs. Mais je constate que cette formation a eu un réel impact sur l’équipe.

Que nous a apporté la complicité des chevaux ? Est-ce qu’on aurait pu atteindre le même résultat avec une autre pédagogie ?

Un univers décalé, un défi personnel, un miroir objectif et en même temps une analogie de situation très forte avec notre réalité professionnelle quotidienne, ce qui facilite le transfert des acquis.

Le travail avec les chevaux a favorisé les prises de consciences rapides et nous a permis de travailler des sujets sensibles (la relation, la confiance, la communication) dans une ambiance « dépassionnée » voir bienveillante. Je pense donc que nous n’aurions pas atteint le même résultat dans le même investissement temps (1 jour) avec une pédagogique plus classique.

Je recommande !

(*) Rond de longe : paddock fermé en forme de cercle, d’un rayon de 9 mètre, qui est la distance acceptable du cheval.

Minh-Lan His, Directrice Marketing, Offre et Relations avec les entités du Groupe

  • PAQUET VEROT Nathalie 17 mars 2017

    Impressionnant ! je vais remettre mes enfants à l'équitation .... et moi aussi du coup ;-)

  • Duermael Jean-Yves 20 mars 2017

    My kingdom for a horse !

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